Beatitude
Relire un classique : L'Autoroute sauvage de Gilles Thomas
      Troisième opus de ma petite chronique à moi. Et je dois vous dire : cette chroni-que-ci est de la faute de Kanux... En effet, il y a quel-ques temps déjà, l'ami Kanux a écrit une chouette petite nouvelle, "Alone", avec un ersatz de moi-même comme héros principal, et proposant un hommage implicite à l'oeuvre de Gilles Thomas. Du coup, forcément, j'ai eu comme une envie farouche de replonger dans les romans de cet auteur génial.

L'Autoroute sauvage
      Donc, forcément, j'ai choisi l'un de ses meilleurs livres : L' Autoroute sauvage. Nous sommes à l'époque où le Fleuve Noir publie beau-coup d'histoires plutôt post-apo. Après plusieurs titres où
"des vilains pas beaux qui ont reçu sur la gueule une bombe atomique qui les a fait muter et devenir des méchants", affron-tent un héros gentil pur et encore humain, lui (générale-ment plutôt blond aux yeux bleus, le gentil), on tombe sur L' Autoroute sauvage. Gilles Thomas, un nom de vrai mec. D' ailleurs, à lire le bouquin sans y faire gaffe, on peutie classer dans la catégorie "pa-reil en bien écrit". Seulement voilà, nous, on fait plus que juste lire sans y faire gaffe...
      Gilles Thomas. Un mec, donc. Un vrai. Un qui, dans ses textes, met en scène des héros, pas des héroïnes. Un qui explique très simplement que les bonnes femmes, elles sont pas faites pour survivre dans ce monde de brutes qu'est devenu le monde après la dernière guerre.
      Seulement voilà, déjà, c'est bien écrit. Ca devrait vous mettre la puce à l' oreille (non que je dise que les mecs ne savent pas écrire, mais juste les machos de bases qui n'utilisent que leur cerveau reptilien...) En plus, le gars, derrière cette force d'écriture fluide et couillue (désolé mesdemoiselles, d'employer
ce terme qui pourrait heurter vos chastes oreilles), plutôt que de proposer un n-ième post-apo atomique, aborde, dàs 1976, le thème de la guerre bactériologique. Et même, s'amuse à placer dans la bouche de ses héros, pourtant de gros durs machos aux faux airs de paras de base sur-entraînés, des réflexions ma foi pas trop connes, sur le fait que les humains, à force de ne laisser parler que leur cerveau reptilien, se sont arrangés pour bousiller la vie de leurs propres enfants. Qui plus est, Gérald (le héros du bouquin) a beau être un macho pur et dur, a beau exprimer que les femmes, c'estjuste pour se soulager, et qu'elles sont presque juste bonnes à rester à la maison, il se fait quand même salement mener par le bout du nez par sa jolie Annie.       Du coup, apprendre que Gilles Thomas est en fait le pseudo d'une femme, Eliane Taieb, connue aussi sous le pseudo de Julia Verlanger, pour ses textes fantastiques d'une sensibilité admirable, ce n'est plus franchement une surprise. Sauf pour quelques mâles reptiliens de bases. Si si, j'en vois deux
L'Autoroute sauvage
ou trois dans la salle... ;-) Comment vous dire ? Ce bouquin m'avait fait l'effet d'une bombe, lors de ma première lecture. Et lorsque je l'ai relu, ici, pour en faire la chronique, j'ai vraiment, vraiment, encore adoré son rythme, son intrigue, ses personnages. Car c'est un vrai grand bouquin, vraiment bien foutu. Voilà une personne qui avait vraiment compris ce qu'était la vraie littérature populaire : accessible sans être niaise, simple sans être simpliste, lisible sans être mal emmanchée.

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